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Pommes de terre Stockage : s’adapter à l’après-CIPC

Le non-renouvellement de cet antigerminatif constitue un chantier de travail important pour la filière, selon Arvalis-Institut du végétal.

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Depuis le 8 août 2020, le CIPC (chlorprophame) ne peut plus être utilisé pour la conservation des pommes de terre. Les producteurs doivent s’orienter vers d’autres solutions antigerminatives, mais aussi poursuivre les efforts de nettoyage des bâtiments, au regard de la rémanence du produit et de la limite maximale en résidus temporaire (LMR-t) à ne pas dépasser.

Poursuivre le nettoyage des bâtiments

Entrant en vigueur à l’été 2021, la LMR-t a été fixée à 0,4 mg/kg par la Commission européenne. « Nous aurons déjà eu deux campagnes pour nous adapter, bien que la crise sanitaire ait bouleversé les choses », souligne Michel Martin, spécialiste conservation chez Arvalis-Institut du végétal. « Des relevés monitoring avaient, par ailleurs, montré que dans 95 % des cas, il n’y avait pas de dépassement », précise l’expert, qui alerte dans le même temps sur la problématique des 5 % restants.

D’autre part, il est nécessaire de bien considérer le caractère temporaire de cette situation, la Commission euro­péenne entendant bien atteindre le plus rapidement possible le seuil de quantification (0,01 mg/kg). « Un point d’étape est prévu fin 2021 dans le cadre du plan de surveillance européen », indique Michel Martin. Dans ce contexte, les efforts de nettoyage des bâtiments de stockage doivent être poursuivis, en étant particulièrement rigoureux sur les zones les plus sensibles telles que les couloirs techniques, les ventilateurs et les palox. Pour ces derniers, des essais ont pu démontrer l’intérêt de les placer en extérieur pour une élimination naturelle du produit résiduel, sans pour autant être efficace à 100 %.

En outre, l’institut Arvalis rappelle la parution d’un guide de recommandations pour le nettoyage des bâtiments (1), rédigé par la Potato Value Chain (regroupement de différentes organisations européennes).

Combiner différentes solutions de traitement

Avec le retrait du CIPC, cinq matières actives restent disponibles pour les traitements antigerminatifs : l’hydrazide maléique en application sur végétation (Fazor Star ou Itcan), l’huile essentielle de menthe (Biox M), l’éthylène (procédé Restrain ou Biofresh safestore), le 1,4 diméthylnaphtalène ou 1,4 DMN (Dormir) et, enfin, l’huile essentielle d’orange. Cette dernière est autorisée depuis novembre 2020 via le produit commercial Argos. Tout comme l’huile essentielle de menthe, cette solution présente un mode d’action curatif en nécrosant les jeunes germes. L’application (par thermonébulisation à neuf applications maximum, pour une dose de 100 ml/t toutes les trois à quatre semaines) doit être réalisée dès l’apparition de la germination. Cependant, d’après des essais menés en 2020, ce produit « a tendance à décrocher », explique Morgane Flesch, ingénieur stockage et conservation chez Arvalis. De ce fait, les préconisations consistent à combiner (sans mélange) plusieurs de ces solutions préventives et curatives.

Concernant la contrainte des coûts (ces produits sont généralement plus chers que le CIPC), l’experte recommande, dans la mesure du possible, le stockage de variétés aux mêmes dormances.

C. Salmon

(1) https://www.arvalis-infos.fr/pomme-de-terre-des-recommandations-pour-nettoyer-les-b-timents-de-stockage-@/view-32310-arvarticle.html

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